Histoire et patrimoine
Décines-Charpieu, ce sont près de 30 000 habitants qui écrivent ensemble les nouvelles pages de l'histoire de leur ville.

La commune de Décines-Charpieu est située au cœur de l'ancien pays du Velin, dans l'ensemble appelé "plaine de Lyon", qui appartient géographiquement au Bas-Dauphiné.
Son relief a été modelé par les glaciations de l'ère quaternaire, qui ont recouvert toute la région comprise entre les Alpes et le confluent du Rhône et de la Saône, laissant des traces dans le paysage, sous forme de moraines (buttes de Charpieu, du Mollard) et de dépôts de sables et de graviers. Le bloc de granit de Pierre-Frite, long d'environ 4 mètres, qui se trouve maintenant sur la place de Stepanavan, à la Soie-Montaberlet, constitue un des témoins de ces glaciations, qui ont vraisemblablement effacé toute trace d'une hypothétique présence antérieure.
Cette présence ne semble pas pouvoir être repérable avant le néolithique final (2 500 avant J.C.) ou à partir du bronze ancien (1 800 avant J.C.)
Ce n'est toutefois qu'à partir de l'implantation gallo-romaine qu'un habitat relativement important voit le jour à Décines.
Des paroisses à la commune
À la fin du Xème siècle, le développement de la féodalité se précise et les fortifications médiévales se multiplient, comme en témoigne la motte féodale du Moléron (XIème siècle), au sommet de laquelle se dressait une tour en bois qui permettait de surveiller en direction des Dombes et des Monts-d’or.
Cette motte, privée de sa tour, aujourd'hui disparue, est située à proximité du canal de Jonage. Elle est aujourd'hui reconstituée à une dizaine de mètres au sud de la précédente, suite à la réalisation de la Rocade Est.
Au XVIIème siècle, le dénombrement paroissial de l'archiprêtre de Meyzieu signale l'existence d'une paroisse à Décines, dont la création remonte probablement au Vème ou VIème siècle. L'Église, qui occupe une place importante dans la société médiévale, possède une obéance (possession ecclésiastique administrée par un chanoine) à Décines et un prieuré (petit monastère) à Charpieu.
Au cours de la Révolution de 1789, les anciennes paroisses sont transformées en communes, avec parfois des regroupements. C'est le cas pour celles de Décines et Charpieu, qui donnent naissance à la commune actuelle. Celle-ci fait désormais partie, comme l'ensemble du Velin, du nouveau département de l'Isère.
L'Essor Industriel
À la fin du XIXème siècle, Décines est un bourg rural, en marge de la révolution industrielle. En 1876, la commune compte 1 047 habitants et 60 % de la population active travaille la terre. L'économie locale s'oriente vers le développement des cultures maraîchères et l'avenir de Décines semble devoir être celui d'une commune résidentielle pour bourgeois lyonnais en villégiature.
Cependant, l'arrivée du chemin de fer (ligne de l'Est de Lyon) en 1881, et la construction du canal de Jonage (1895), qui scinde le territoire communal en deux parties reliées par un seul pont, apportent une vie nouvelle à la cité, les chantiers ayant attiré de nombreux travailleurs venus de loin. Ces changements entraînent la création de nouveaux équipements : compagnie des sapeurs-pompiers et bureau de poste.
Au début du XXème siècle, l'industrie lyonnaise poursuit son extension vers l'Est et atteint Décines. En 1907, la Société des Films s'établit à Décines ; cet établissement est acquis, en 1912, par la Société Gifrer, qui y fabrique essentiellement des produits pharmaceutiques.
De 1922 à 1925, la Société Lyonnaise de Soie Artificielle (S.L.S.A) s'installe à Décines, où elle construit une très grande usine, mais aussi une cité ouvrière permettant de loger un millier de personnes, ainsi qu'une école, une église, etc. De 1921 à 1931, la population augmente de 328 % et atteint 6 842 habitants. Cette augmentation s'effectue en marge de l'agglomération traditionnelle, la colline et le vieux noyau villageois.
Du Village à la Ville
Le nouvel axe de la commune est désormais l'avenue Jean Jaurès. La mairie "descend" de la colline (construction de la nouvelle mairie en 1932). Le passage d'un centre historique à un centre économique s'accompagne d'une croissance hâtive et d'implantations humaines parfois dispersées et désordonnées.
La crise économique des années trente interrompt la croissance, la population baisse légèrement (6 078 habitants au recensement de 1936), mais la municipalité doit poursuivre l'aménagement communal, que l'extension des années précédentes a rendu nécessaire.
Deux importantes usines s'implantent en 1957 et 1958 (NORMACEM et SARB), alors que la Société Lyonnaise de Textiles (nouvelle appellation de S.L.S.A) ferme ses portes en 1959. Quelques années plus tard, ses bâtiments, ainsi que ceux des cités ouvrières, sont acquis par la Société Rhône-Poulenc.
De 1954 à 1962, la population augmente de 5 à 6 % par an. En 1965, Décines compte 12 849 habitants. Dans les années soixante, apparaissent les premiers immeubles collectifs.
En 1968, Décines quitte le département de l'Isère pour celui du Rhône, avant de devenir, en 1969, membre de la Communauté urbaine de Lyon.
Le service Archives et documentation
Les missions du service
Les archives municipales ont pour mission la collecte, la conservation, la communication et la mise en valeur des documents produits ou reçus par l'ensemble des services municipaux.
- Collecter : Réception de tout document émanant des services municipaux. Les archives peuvent également accueillir des fonds privés (particuliers, associations, entreprises,...) soit à titre de don, soit à titre de dépôt.
- Classer : Tri et élimination des documents en application des tableaux de gestion et au terme des durées légales de conservation. Des référentiels (inventaires, répertoires, fichiers, ..) permettent ensuite une recherche rapide et efficace de l'information.
- Conserver : Conservation des archives définitives en les préservant au mieux : reconditionnement en boîtes de conservation, restauration des documents les plus anciens et les plus fragiles, numérisation.
- Communiquer : Mise à disposition du plus grand nombre de toutes les sources selon les délais de communication et participation à diverses manifestations culturelles ayant pour but la mise en valeur du patrimoine écrit (expositions, visite du service, Journées européennes du Patrimoine).
Consultation des archives
Les archives de la Ville sont consultables à l’Hôtel de ville. Prendre rendez-vous auprès du service Archives et documentation à archives@mairie-decines.frPrésentation des fonds
Les documents sont classés en différents fonds, selon leur époque ou leur type :
- Archives anciennes (avant la Révolution) : des documents antérieurs à 1789 sont conservés aux archives ainsi que les registres paroissiaux depuis 1630
- Archives modernes : de 1790 à 1982
- Archives contemporaines (à partir de 1983) : classement en série continue (documents classés selon l'ordre chronologique des entrées)
- Fonds iconographique : photographies, cartes postales, plans, affiches...
- Bibliothèque: ouvrages d'histoire locale.
Exemples de documents anciens conservés
- Les registres des délibérations du Conseil Municipal depuis 1790
- Les registres paroissiaux depuis 1630
- Le cadastre Napoléonien de 1815
- Le parcellaire de 1717
Les Halles Décinoises
Lieu d’animation en centre-ville dédié à l’art de bien manger et au goût du partage, les halles décinoises ont ouvert leurs portes le 15 novembre 2019. La gastronomie sous toutes ses formes – faisant la part belle aux productions locales et à l’alimentation responsable – y est à l’honneur toute l’année grâce à de nombreux rendez-vous, dont les marchés forains du mardi et du jeudi. Les Halles Décinoises, c’est aussi un lieu de restauration pérenne avec le Café des Halles.
Un patrimoine architectural valorisé
Décines-Charpieu a développé un art de vivre particulier lié à son histoire agricole et naturelle mais aussi culinaire. Avec près de la moitié de son territoire communal en zone agricole ou naturelle (grande plaine céréalière du Biezin, maraîchage dans le quartier des Marais, la présence du Canal de Jonage et du réservoir, etc.), la ville est une réserve de « lieux natures » où il fait bon flâner, cultiver…et vivre. A l’image des guinguettes qui ont longtemps animé les berges du Canal, le partage, la convivialité, le plaisir d’être ensemble et de manger ensemble sont profondément ancrés dans la tradition décinoise. Une histoire enrichie de différentes vagues d’immigration (Arménie, Italie, Portugal, Espagne, …) qui influencent les cultures, notamment culinaires, des Décinois. C’est dans un bâtiment vieux de près de 70 ans que prennent vie, en 2019, les Halles décinoises. Construit au début des années 1950, l’édifice du 35 rue Marat, officiait comme garage municipal ainsi que comme lieu de stockage pour le matériel et les véhicules des pompiers. Agrandi puis transformé en ateliers municipaux, il est resté en fonction jusqu’à la fin des années 1980.
Dans sa volonté de développer et dynamiser le cœur de ville ainsi que de rénover le patrimoine municipal, tout en valorisant un lieu de vie dédié à la gastronomie sous toutes ses formes, la Ville de Décines-Charpieu a souhaité transformer ce bâtiment en halle commerciale couverte. Ce concept de halles marchandes polyvalentes contribue au développement du commerce de proximité sur le territoire et au développement d’une synergie active entre les habitants, par l’animation de la centralité de Décines-Charpieu. Il s’agit aussi de mettre en lumière et de développer un rapport de proximité entre le producteur et consommateur afin de contribuer à la promotion et la valorisation des savoirs faire locaux en matière d’élevage et d’agriculture.
La métamorphose du site, conduite par l’agence décinoise KAMI Architecture, rend hommage aux origines industrielles de l’édifice. Le superbe pignon à gradins, point d’orgue de son architecture extérieure, a ainsi été conservé et valorisé par un habillage briques en façades ; à l’intérieur, la charpente métallique apparente contribue à forger l’identité du lieu.