Attention, monoxyde de carbone

Chaque année, avec le début de l'hiver et la baisse des températures, les intoxications au monoxyde de carbone et les incendies domestiques connaissent une recrudescence.

Inodore, incolore, indétectable par l'homme, le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité par toxique en France. En effet, il est responsable d'environ 6 000 intoxications et de 300 décès par an, dont 150 d'origine domestique, et de plusieurs milliers d'hospitalisations. Cependant, l'incidence réelle des intoxications au monoxyde de carbone est certainement sous-estimée. Ces intoxications sont souvent liées au comportement (défaut d'entretien des appareils, chauffages d'appoint) et aux phénomènes météorologiques (froid intense, brouillard, période de redoux).

Le monoxyde de carbone : qu'est-ce que c'est ?

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz asphyxiant indétectable : invisible, inodore. Il est le résultat d'une mauvaise combustion, quelle que soit la source d'énergie utilisée (butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane...). Sa densité est voisine de celle de l'air. Il se diffuse donc très vite dans l'environnement.

Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique prenant la place de l'oxygène dans le sang. Il peut s'avérer mortel en moins d'1 heure :
- 0,1 % de CO dans l'air tue en 1 heure
- 1 % de CO dans l'air tue en 15 minutes
- 10 % de CO dans l'air tuent immédiatement.

L'intoxication

Il existe deux types d'intoxication :

  • l'intoxication faible dite "chronique" qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. L'intoxication est lente et les symptômes de cette intoxication peuvent ne pas se manifester immédiatement.

  • l'intoxication aiguë, rapide, qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès.

En cas d'intoxication grave, les personnes risquent, par la suite, d'être atteintes de migraines chroniques, de dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes).
Ces intoxications sont actuellement suspectées de perturber le développement cérébral des enfants, notamment leur fonctionnement intellectuel.

Attention : le monoxyde de carbone (CO) ne doit pas être confondu avec le dioxyde de carbone (CO2). En effet, s'il s'agit bien de deux oxydes de carbone, ces deux gaz ont des sources et des effets différents.

Les sources de monoxyde de carbone dans l'habitat sont les différents appareils à combustion :

- les chaudières (bois, charbon, gaz, fioul)
- les chauffe-eau et chauffe-bains
- les groupes électrogènes utilisés en intérieur
- les inserts de cheminées, poêles
- les chauffages mobiles d'appoint utilisés en continu
- les cuisinières (bois, charbon, gaz)
- les moteurs automobiles dans les garages
- des appareils détournés de leur usage normal en vue de servir de chauffage : réchauds de camping, panneaux radiants, fours...

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Les conseils de prévention

Faire régulièrement vérifier les installations par un professionnel

Faire entretenir la chaudière par un professionnel qualifié avant la période de froid. Demander une fois par an à un professionnel qualifié de venir effectuer une vérification complète. Il est recommandé de signer un contrat d'entretien garantissant une visite annuelle de prévention (réglage, nettoyage et remplacement des pièces défectueuses) et un dépannage gratuit sur simple appel.
En cas d'absence, il est possible de laisser fonctionner sa chaudière au ralenti pour protéger l'installation de chauffage individuel contre le gel.

Faire ramoner le conduit de cheminée qui doit être en bon état et raccordé à la chaudière. Le conduit de cheminée doit déboucher loin de tout obstacle qui nuirait à l'évacuation des fumées.
Faire effectuer un entretien spécifique régulier si le logement est équipé d'une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC). Se renseigner auprès du gestionnaire d'immeuble.

Entretenir les appareils

Nettoyer régulièrement les brûleurs de la cuisinière à gaz (on doit voir la flamme dans chaque orifice). S'ils sont encrassés, le mélange air-gaz ne s'effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s'éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles.

Aérer et ventiler le logement même en hiver

Ne pas obstruer les grilles de ventilation des fenêtres. Si une pièce est insuffisamment aérée (pièces calfeutrées, sorties d'air bouchées), la combustion au sein des appareils sera incomplète et émettra du CO. Il ne faut pas obstruer les grilles de ventilations des fenêtres.

Utiliser les appareils conformément à leur destination et à leur mode d'emploi

N'utiliser que par intermittence les appareils mobiles de chauffage d'appoint fonctionnant au butane, au propane, au pétrole.

Ne jamais se chauffer avec des panneaux radiants prévus pour des locaux de grand volume très ventilés ou pour les marchés, terrasses...

N'utiliser les petits chauffe-eau sans évacuation extérieure des fumées que de façon intermittente ou pour les marchés, terrasses... et pour une courte durée (8 minutes maximum). Ceux-ci doivent être munis de sécurités avec contrôle d'atmosphère. Ils doivent être installés dans une pièce suffisamment grande et aérée. Ils sont interdits dans une salle de bains ou une douche, une chambre à coucher ou une salle de séjour.

Ne pas utiliser le four de la cuisinière, porte ouverte comme moyen de chauffage.

Ne jamais utiliser un groupe électrogène en intérieur.

Ne pas installer une hotte raccordée à l'extérieur ou à un conduit de ventilation dans une pièce où se trouve également un appareil raccordé à un conduit de fumée. Cela peut perturber gravement son fonctionnement. Préférer une hotte à recyclage d'air et consulter un installateur.

Enfin, s'informer auprès des professionnels qualifiés, lire attentivement les notices d'utilisation et d'entretien des appareils.

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Que faire en cas d'accident ?

Les consignes de sécurité en cas d'accident dû au monoxyde de carbone sont simples :

  • aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres

  • arrêter si possible vos appareils à combustion

  • évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants

  • appeler les secours : le numéro unique d'urgence européen (112) ou les pompiers (18) ou le Samu (15)

  • ne réintégrer les locaux qu'après le passage d'un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l'intoxication et proposera les travaux à effectuer.

Pour plus d'information, les particuliers peuvent contacterla Direction Départementaledes Affaires Sanitaires et Sociales (Ddass) ou le Service communal d'hygiène : 04 72 93 30 90.

Différents partenaires

Le Ministère de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités Territoriales, le Ministère du Logement et de la Ville, le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables, le Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, et l'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES) se mobilisent pour informer le public et relancer la campagne nationale d'information et de sensibilisation, précédemment menée en 2006, en association avec la Commission de la Sécurité des Consommateurs (CSC), l'Institut national de Veille Sanitaire (InVS),la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF), le Centre Européen de Prévention des Risques (CEPR) et le Centre National de Prévention et de Protection (CNPP).