Pollution aux PCB dans le Rhône et le canal de Jonage
Depuis le 14 septembre 2005, le préfet du Rhône a interdit la consommation de poissons pêchés dans le canal de Jonage et le plan d'eau du Grand Large, en raison de la mise en évidence d'une contamination des poissons par les PCB (Polychlorobiphényles). Les arrêtés préfectoraux du 6 avril 2006 et du 22 février 2007 ont étendu ce périmètre d'interdiction, car les analyses ont montré que les poissons situés en aval sont également contaminés et devrait continuer de s'étendre le long du Rhône.
Le point sur la situation
Inquiète de cette pollution dont elle s'est préoccupée, en lien avec le Syndicat intercommunal des communes riveraines du canal de Jonage, dès 2005, la Ville a sollicité à différentes reprises le Préfet. Celui-ci a reçu, le 22 mars dernier, les représentants de la commune, afin de faire le point surla situation. Une rencontre à laquelle participaient tous les services de l'Etat concernés : la Direction des services vétérinaires, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), la Direction régionale de l'environnement, la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, et l'Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement. Le 29 mars, la commune a également rencontré la Frapna (Fédération Rhône-Alpes pour la protection de la nature). Ces différents échanges et contacts ont permis de préciser le contexte depuis le premier constat de pollution établi en 1985. Face à cette situation inquiétante de pollution avérée et visiblement sous estimée depuis plus de 20 ans, beaucoup de questions restent sans réponse, notamment sur les conséquences, sur les différents usages de l'eau, les impacts sanitaires pour l'homme, et les moyens à mettre en œuvre pour sortir de cette situation.
Risque alimentaire uniquement
S'il apparaît que cette pollution aurait différentes origines plus ou moins faciles à identifier et à quantifier, il faut également noter l'évolution des normes sur la quantité de PCB tolérable chez l'homme, aujourd'hui beaucoup plus restrictives. Depuis le 3 février 2006, l'Union Européenne a adopté la norme recommandée par l'OMS. Celle-ci est passée de 2 mg/kg, en 1988, à 8 nano grammes/kg aujourd'hui (8 pg/g de matière brute), cette quantité représentant la concentration en PCB admissible dans le poisson destiné à la consommation humaine. Cette nouvelle norme, bien plus sévère que celle qui prévalait jusqu'alors, a été reprise dans un avis de l'Afssa (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) du 13 mars 2006.
Concernant le risque sanitaire, les services de la Ddass précisent cependant qu'il n'existe qu'au travers de la chaîne alimentaire.
La commune dépose plainte
Par délibération en date du 29 mars 2007, la commune de Décines a décidé de porter plainte pour « pollution des eaux et abandon de déchets contenant du PCB » contre les auteurs de ces faits, et elle entend se constituer partie civile dans cette affaire. Une plainte qui se joint à celle déposée par d'autres collectivités locales, la Frapna et des associations de pêcheurs. La Ville va également demander au Préfet l'organisation d'Etats Généraux sur la pollution du Rhône réunissant toutes les parties concernées, et solliciter le Grand Lyon pour «être acteur dans un projet partenarial de recherche sur la pollution» et l'étude des solutions possibles.